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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 23:56

Le 8 février 2013, le Conseil national de l'Ordre des médecins s'est prononcé en faveur d'une évolution de la législation sur la fin de vie en France en envisageant pour la première fois le recours à une sédation terminale dans des "situations exceptionnelles". Ils n'évoquent que les personnes lucides qui réitèrent leurs requêtes pour être délivrées en phase terminale de maladies incurables. Les grands oubliés de toutes ces délibérations sont à nouveau les patients en état végétatif chronique irréversible qui eux, ne pouvant pas s'exprimer, ne bénéficieront donc pas d'un recours à une sédation terminale, n'étant pas estimés en situation exceptionnelle.

A peu près 2000 personnes se trouvent à l’heure actuelle, en France, en état végétatif chronique. Ce chiffre, avec les progrès de la technologie médicale, va être en constante augmentation, qu’il s’agisse de personnes qui font des accidents vasculaires cérébraux très graves ou des accidentés de la route et notamment les jeunes gens en deux roues.

Que faire ? Faire appliquer la loi Léonetti (c'est-à-dire, laisser mourir le patient de faim et de soif, en plusieurs jours, avec un accompagnement). Pourquoi refuser « réparation » à ces victimes collatérales des progrès de la réanimation moderne en ne pratiquant pas une aide active à mourir, alors qu'ils sont les principaux concernés ? Il est normal et légitime de tout tenter pour faire revenir à la vie une personne inconsciente, en arrêt cardio ventilatoire, mais après…, après…, quand les IRM attestent que les lésions cérébrales sont telles que seule une vie végétative se profile, que faire ? Il n’y a pas de tuyaux à enlever, de machines à débrancher…, on ne peut plus revenir en arrière, seul le corps survit, de façon autonomeNotre fils (un des premiers cas d'application de la loi Léonetti, en coma végétatif chronique irréversible, inconscient, paralysé à 100%, trachéotomisé et s'étouffant dans ses glaires quotidiennement pendant presque 9 ans), est mort en 6 jours cauchemardesques. Monsieur le député Jean Léonetti, qui nous a auditionnés à l'Assemblée Nationale en mai 2008, a lui-même dénoncé dans son livre "à la lumière du crépuscule", un "laisser crever" concernant le cas de notre enfant. Par ailleurs, le mot clé de cette loi "l'intention" est dénué de sens dans le cas d'application de celle-ci à des Etats Végétatifs Chroniques (EVC). Notre fils n’était pas plus mal, ou aussi mal, 2 jours, 6 mois ou 8 ans 1/2 auparavant. L’intention était donc bien là, euthanasique. Pourquoi, alors ces agonies longues et douloureuses, quel sens leur accorder, ne considérez-vous pas ces atroces situations comme étant exceptionnelles ?

En cliquant sur le lien ci-dessous, vous pourrez lire et écouter les réactions à ce sujet dans une émission de France inter du 14 février 2013:

http://www.franceinter.fr/depeche-un-premier-pas-vers-l-euthanasie 

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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 15:05

Cliquer sur le lien ci-dessous et vous comprendrez l’objet de notre réponse :

http://www.economiematin.fr/les-experts/item/3391-debat-euthanasie-economies-securite-sociale

 

Madame, dans votre article du 29 janvier 2013, vous déclarez, je cite : « Les situations impossibles et insupportables médiatisées largement sont des constructions politiques ou sociétales utilisant des personnes en souffrance ». Je me reconnais bien dans ces quelques mots. Je suis la mère d’Hervé Pierra, plongé dans un coma végétatif chronique irréversible pendant 8 ans ½ (mon enfant était complètement paralysé, figé dans des positions viciées, inconscient, trachéotomisé, s’étouffant quotidiennement dans ses propres glaires). Son agonie a duré 6 jours cauchemardesques sans sédation après une mauvaise application de la loi Léonetti. Je ne pense pas être instrumentalisée, mais, si c’est le cas, j’en suis parfaitement ravie. En effet, la médiatisation de notre affaire a permis d’établir la circulaire du 20 octobre 2011, concernant la loi sur la fin de vie, qui préconise la mise en œuvre de traitements antalgiques et sédatifs, pour les personnes cérébrolésées, dont on ne peut évaluer la douleur lors d’une décision d’arrêt de traitements.

Pour, « prendre comme indice de la maltraitance dans les hôpitaux », vous suggérez de considérer le nombre véritable d’euthanasies. Je vous suggère, à l’inverse, si vous le permettez de prendre pour indice la maltraitance institutionnalisée à l’égard des victimes collatérales des progrès de la réanimation qui, comme mon fils, ne peuvent plus vivre et n’ont pas le droit de mourir (puisque mourir devient un droit à revendiquer). Monsieur le député Jean Léonetti, qui est intervenu en personne dans notre affaire, parle dans son livre « à la lumière du crépuscule », concernant mon enfant d’un « laisser crever ».

Vous vous opposez à toute aide active à mourir, sous quelques formes que se soit et jetez la pierre à vos confrères. Cette posture extrémiste, pourrait être entendue mais, je ne la partage pas du tout. Je vous renvoie à l’édifiante réflexion du Professeur Puybasset : « à ces égards, l’état végétatif est le cas le plus extrême des situations inextricables créées par la médecine. L’épouvantable revers de la réanimation moderne, qui n’est jamais un état naturel. Ce n’est pas par hasard si plusieurs affaires médiatiques qui nourrissent la demande d’aide active à mourir concernent des personnes végétatives comme Hervé Pierra en France ou Terri Shiavo aux Etats-Unis ».

Je n’adhère pas au fond de votre discours, mais que dire de la forme ! Je cite : « la porte est ouverte aux wagons de bestiaux, aux camps pour handicapés ou opposants, aux expériences médicales… ». Hors contexte, j’aurais pu imaginer ces propos émanés d’une quelconque secte apocalyptique ! En cela, c’est sûr, ils se démarquent du vocable compassionnel que vous dénoncez comme constituant des armes idéologiques en faveur de l’aide active à mourir : « douleurs, compassion, liberté de choix et respect de la volonté… ». Vous semblez créer, à votre tour, une nouvelle « mode ambiante » dans laquelle chaque styliste déborde de provocation pour se démarquer. 

Je ne pense pas que les techniques de lobotomie fonctionnent sur les Français. Nous formons un peuple contestataire auquel on ne sert pas n’importe quoi ! Votre argumentaire va crescendo pour exploser en apothéose cynique (euthanasie…Hitler… eugénisme). Tout comme les terroristes islamistes envoyaient leurs avions s’abattre sur les tours du World Trade Center, vous, vous envoyez vos certitudes et vos idéologies dogmatiques percuter l’édifice de notre belle démocratie laïque…, regardez bien !

« ARRÊT SUR IMAGE ! »

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7 janvier 2013 1 07 /01 /janvier /2013 18:42

Au gré de mes flâneries sur la toile, je découvre avec stupeur une autre facette de M. Tugdual Derville, l’auteur de la « Bataille de l’Euthanasie », ouvrage dans lequel il stigmatise éhontement tous les protagonistes des sept affaires qui ont défrayé la chronique pendant une décennie (voir l’article sur notre blog : Droit de réponse à M. Tugdual Derville).

Cette personne est délégué général d’Alliance Vita qui fut fondée en 1993 par Mme Christine Boutin dont le portrait et le CV ne sont plus à réécrire. Rappelons simplement que Mme Boutin, présidente du Parti Chrétien-Démocrate, mariée à son cousin germain est : anti avortements, anti mariage gay, anti euthanasie etc…. Elle s’était illustrée à l’Assemblée Nationale, brandissant une bible, les yeux plein de larmes, pour protester contre l’instauration du Pacs. C’est cette même personne qui déclarait devant la souffrance de Mme Chantal Sebire : « je suis scandalisée qu’on puisse envisager de donner la mort à cette femme par ce qu’elle souffre et qu’elle est difforme ». Décalages insidieux, raccourcis, travestissements de la vérité, omissions, mensonges et chantages électoralistes, constituent la panoplie de cette « respectable chrétienne » !

M. Tugdual Derville, a pris la succession de Mme Boutin. Il se dit défenseur des plus fragiles, aconfessionnel et apolitique :

M. Tugdual Derville, solidaire « autoproclamé » des plus fragiles.

Ce Monsieur, ne précise cependant jamais qui sont les « plus fragiles » qui bénéficient de sa généreuse compassion. Celle-ci, à géométrie variable, ne s’adresse apparemment pas aux victimes de la « maltraitance institutionnalisée ». Ce monsieur s’émeut-il, en effet, comme la plus part d’entre nous, devant ces quelques lignes du livre de M. Bataille « à la vie, à la mort » (page 57) : « aujourd’hui, dans les services de néonatologie, on n’inocule plus de produit létal pour abréger la vie d’un prématuré de 800 grammes, comme une culture médicale de néonatologistes en avait permis l’exercice. Désormais, on suspend l’alimentation et l’hydratation. Peu le savent. Les soignants, qui l’ont fait par soucis de conformité à la loi Léonetti de l’interdit d’euthanasie déjà révisée, disent en avoir éprouvé un malaise éthique ». M. Philippe Bataille est, rappelons-le, sociologue, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Il a mené une enquête très fouillée pendant plusieurs années dans différentes unités de soins palliatifs et a reçu de plein fouet les drames de la fin de vie.

M. Tugdual Derville se dit aconfessionnel :

► Son organisation fut pourtant tout de même fondée par la présidente du Parti Chrétien Démocrate, Mme Christine Boutin. Celle-ci dirige la fédération CID (Comité d’Initiative pour le respect de la Dignité humaine) qui s’était battue en collaboration avec la secte TFP (Tradition Famille Propriété) également nommée « Avenir et culture », dans sa lutte contre l’avortement. Cette secte d’extrême droite se présente comme une réaction catholique à la « dégradation morale des médias ». Cette dernière « arrose » actuellement les réseaux sociaux pour signer une pétition en ligne contre « le Mariage pour tous ». http://www.prevensectes.com/tfp1.htm    

► Il se réfère régulièrement au commandement biblique « tu ne tueras point ». Celui-ci exige de la famille et des malades de ne pas attenter à leurs jours, ni de demander l’aide d’autrui dans cet objectif. Cela génère l’impuissance des familles à libérer leurs proches en coma végétatif chronique (comme l’était notre enfant), cela impose de les condamner, pauvres victimes innocentes et collatérales des progrès de la réanimation, à une triple peine : celle de ne plus pouvoir vivre ; celle de ne pas avoir le droit de mourir ; celle d’opter pour une issue longue et douloureuse, « le laisser mourir de faim et de soif », pour accéder à la mort. Ainsi, cet inoxydable fondement « tu ne tueras point », aura pour écho « tu feras souffrir » ou « l’homme sur l’homme a la toute puissance », puisque mourir devient un droit à revendiquer et ne s’inscrit plus dans la légitimité de la vie. On vous réanime et vous restez dans le coma des dizaines d’années par la volonté de ceux qui savent ce que Dieu veut… A méditer !

Il donne des conférences à la fondation Guilé, née en Suisse en 1997. Celle-ci se charge de sensibiliser les acteurs économiques aux grands dangers de notre temps comme la laïcité. Cette fondation, inspirée de l’OPUS DEI a témoigné devant l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) contre la « laïcité à la française » et fait du lobbying intensif pour obtenir des sanctions économiques contre la France (source : article paru dans Charlie Hebdo du 22 / 12/ 2004). Cette fondation offre, par ailleurs, aux « décideurs » des « conditions  privilégiées d’échanges interdisciplinaires et des parcours d’enrichissement personnel dans des lieux et des moments de qualité »  http://fafwatchra.noblogs.org/post/tag/gud/.

Il est proche des légionnaires du Christ, congrégation religieuse de prêtres catholiques, main armée du Vatican contre la laïcité. Cette congrégation forme de très jeunes garçons à devenir des « petits soldats du Christ », subissant avec port de treillis et discipline de fer un entrainement paramilitaire intensif. Son fondateur, l’Abbé Marcial Maciel, admirateur de Franco, était vénéré comme un Saint vivant par le Pape Jean-Paul II. Un saint par lequel le scandale est arrivé, la justice des hommes l’a condamné pour de nombreuses affaires de pédophilie au moment où on lui découvrait une double vie avec femme et enfant qu’il maltraitait, faits reconnus par la congrégation, le 26 mars 2010  http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9gion_du_Christ.

M. Tugdual Derville se dit apolitique :

► M. Tugdual Derville avait appelé à voter Nicolas Sarkozy aux dernières élections présidentielles, preuve s’il en est de son indépendance politique !

► M. Tugdual Derville aurait dans sa famille des sympatisants d’extrême droite. Son cousin germain est le chef de file du mouvement néo-fasciste MAS, groupuscule très influencé par les néo-fascistes italiens de la Casa Pound http://droitesextremes.blog.lemonde.fr/2011/02/23/relatif-succes-dauteurs-dextreme-droite-en-librairie/.

► L’association « Alliance Vita », figure parmi les liens, dans la liste «  protection de la vie », du  Service Pastoral d’Etudes Politiques (SPEP) de la paroisse Sainte Clotilde. Le SPEP, créé en 1992 par le Cardinal Lustiger, Archevêque de Paris, constitue une présence de l’église pour les responsables politiques qui le souhaitent. Des déjeuners débats ou soirées de réflexion sur des thèmes éthiques liés à l’actualité politique, y sont organisés  http://www.sainte-clotilde.com/ .

Toutes ces informations, glanées avec pugnacité sur la toile, m’interpellent, comme elles interpelleront, à n’en pas douter, les lecteurs de cet article qui peuvent vérifier nos sources pour chaque élément avancé. A lire aussi, notre droit de réponse, à M. Tugdual Derville, auteur du livre « la bataille de l’euthanasie » : http://parents-herve-pierra-fin-de-vie-loi-leonetti-euthanasie.over-blog.com/article-droit-de-reponse-a-m-tugdual-derville-alliance-vita-consecutif-a-la-lecture-de-son-livre-la-100599466.html

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 11:36

L’élément essentiel dans la loi Léonetti est l’intention. L’intention n’est pas de donner la mort mais de soulager les souffrances au risque de hâter la survenue de la mort.

Pour ce qui concerne les patients en Etat Végétatif Chronique (EVC) comme notre enfant, cette hypocrite et floue intention s’est concrétisée par un absurde paradoxe :

-          L’intention était bien euthanasique car notre fils, après 8 ans ½ de coma végétatif, aurait pu rester dans sa non vie de souffrance encore pendant des années. Il était inconscient, trachéotomisé, s’étouffait dans ses glaires, régurgitait sans cesse et développait une plaie atome gravissime (escarre au 4 ième degré). A part son squelette qui s’arque boutait de plus en plus au point de basculer d’un côté ou de l’autre de son lit en permanence, il n’était pas plus mal, ou plutôt aussi mal, le jour du retrait de la sonde gastrique qui l’alimentait et l’hydratait, que la veille, l’avant-veille ou trois ou quatre ans avant !

-          L’ironie de ce paradoxe est qu’après le retrait de la sonde gastrique, sans aucune sédation, son corps, brûlant, cyanosé, faisait des bonds dans son lit (troubles hydro-électrolytiques). Les médecins nous disent aujourd’hui que l’on ne peut exclure une souffrance.

Il nous faut survivre maintenant avec ce doute déchirant, anéantissant.

Le cas de notre fils n’est malheureusement pas exceptionnel. Les sédations forcément à visée euthanasique, que ce soit pour les états végétatifs chroniques ou les patients en phase terminales de maladies incurables génèrent des drames humains épouvantables (affaires : Patrick Koffel, mère de Nicole Dubos, Michel Salmon, François Ascher, etc …).

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 19:43

    Nous remercions Monsieur Philippe Bataille (Sociologue et directeur d’études à l’école des hautes études en sciences sociales) pour son livre : « à la vie, à la mort. Euthanasie, le grand malentendu ». Il y dénonce le fait que les malades soient : « culpabilisés de vouloir hâter leur propre mort ». Le patient est « disqualifié, car, si on le considère comme vulnérable, on peut le déposséder de son libre arbitre au nom de la solidarité collective ».

   Les directives anticipées sont parfois bafouées et conduisent « à des situations qui ressortissent véritablement de la cruauté pour ceux qui la vivent ».

   Nous retranscrivons deux situations illustrant ces propos que nous avons lus, la gorge nouée, les yeux embués. Ce sont des extraits de propos recueillis par Mme Cécile Prieur auprès de M. Bataille dans le journal « le Monde »  du 19 septembre 2012 :

-          Le cas de M. Michel Salmon :

« Quand Michel Salmon, un patient atteint d’un locked-in syndrome après un AVC, demande à mourir, il ne se passe rien. Car la demande d’en finir, la demande d’un arrêt de vie, qui nécessiterait un geste actif, est systématiquement bloquée par le palliativisme. Les médecins ont opposés à M. Salmon l’impossibilité de ce geste actif et l’on renvoyé à l’application de la loi Léonetti sur la fin de vie, qui a théorisé le fameux « laisser-mourir ». M. Salmon a dû subir l’arrêt de l’hydratation et de l’alimentation accompagné d’une sédation. Cela a duré vingt jours avant que son cœur lâche enfin ».

-          Le cas de M. François Ascher, sociologue :

«  Avant d’être en phase terminale de sa maladie, il a fait appel à des médecins, s’est renseigné sur les possibilités de la loi et a consigné clairement ce qu’il voulait dans des directives anticipées : il souhaitait mourir à domicile, qu’on l’endorme et ne plus jamais se réveiller, ce qu’on appelle une sédation terminale. Eh bien ces directives ont été bafouées et ridiculisées par le médecin de service, qui ne voulait pas s’y soumettre. Et la sédation ne lui a pas été accordée (il a été régulièrement réveillé), au prétexte qu’il « voulait se donner la mort ».

 

Notre fils est mort le 12 novembre 2006 en six jours cauchemardesques, après l’application de la loi Léonetti, sans sédation.

A méditer…….

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 18:32

 

     De passage à Nantes le 24 novembre, la mission « Sicard » a rencontré un vif succès et un grand intérêt. Nous y avons témoigné comme beaucoup d’autres participants. Nous fondons l’espoir que cette mission de réflexion sur la fin de vie aboutisse à la mise en œuvre de la proposition 21 de M. François Hollande.

Nous espérons, par ailleurs, que l’ultime liberté ne sera pas réservée aux personnes qui pourront encore s’exprimer pour la  revendiquer. Nous espérons que les patients, comme notre enfant, mort au bout de 8 ans1/2 de coma végétatif avec des lésions cérébrales gravissimes et irréversibles, inconscient, trachéotomisé, que toutes ces victimes collatérales des progrès de la réanimation ne seront plus condamnées à la double peine : celle de ne plus pouvoir vivre et celle de ne pas avoir le droit de mourir.

Ci-dessous l’article de « Ouest-France » du 25 novembre 2012

 

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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 19:59

Les derniers sondages publiés dans le Pèlerin Magazine (lien ci-dessous), attestent que 59 % des catholiques pratiquants sont favorables à la légalisation de l’euthanasie. Ces résultats prouvent pour le moins, que l’église, malgré toutes ses récentes contorsions, n’a guère d’influence sur des fidèles de plus en plus informés par le biais d’internet et de toutes les technologies modernes. Les sources d’informations sont diverses et multiples. Les opinions contradictoires, ouvrent les champs de la réflexion et de la conscience vraie, reléguant l’obscurantisme aux siècles passés qu’il n’aurait jamais dû quitter.

Nous nous sentons moins seuls, nous avons si souvent pensé rendre nos baptêmes, ne cautionnant pas l’attitude de l’église dans bien des domaines, consternés, affectés par tant de psycho rigidité devant l’indifférence à la souffrance. Monsieur Tugdual Derville, auteur du livre « la bataille de l’euthanasie » (lire notre droit de réponse sur le blog) qui nous implique dans l’un de ses chapitres, doit-être bien perturbé par de tels résultats de sondage. Ce monsieur est délégué général « d’alliance vita » association fondée en 1993 par Madame Christine Boutin. Il a été le plus fidèle lecteur de notre blog dont la pseudo enquête n’émane que d’informations qui y ont été glanées et travesties à souhait. Personne, ni nous, ni aucun des protagonistes de notre drame n’a été contacté par ses soins. Ce détenteur de la vérité, autoproclamé, protecteur des plus vulnérables, se réclamant de valeurs morales et de vertus devrait être fragilisé. 

Je me remets doucement de son ignominie ; ma pauvre maman avait raison quand elle disait : « le diable avance masqué ! ».

Notre fils Hervé, innocent , condamné pendant 8 ans ½, condamné à ne plus pouvoir vivre, condamné à ne pas avoir le droit de mourir, condamné à souffrir s’est envolé le 12 novembre 2006. Il est dans la paix, loin de toutes les turpitudes qui agitent notre monde.

 

http://www.pelerin.info/L-actu-autrement/L-actu/Sondage-exclusif-59-des-catholiques-favorables-a-l-euthanasie

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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 13:47

Monsieur,

Vous paraissez être en accord avec les propos de M. Tugdual Derville. Je vous respecte, Monsieur, et peux comprendre votre courroux. Je dois souligner, en préambule, que je n’ai nullement la volonté de froisser la communauté catholique à laquelle j’appartiens.

Vous auriez apprécié plus de pondération de ma part mais, sachez, que M. Derville ne nous a jamais contactés pour son « enquête », ni nous, ni aucun des protagonistes cités et qu’il s’adonne à des outrances déplacées, voire cruelles.

Je ne peux pas imaginer qu’une personne de sa qualité n’ai pas à dessein finement choisi son vocable. Les termes « d’acharnement thérapeutique » et « d’obstination déraisonnable » n’ont pas lieu d’être employés pour des gestes de « premier secours » comme les nomme mon mari. Je lis dans le dictionnaire la définition de l’adjectif « spectaculaire » qui qualifie l’agonie de mon fils : « qui frappe l’imagination, qui fait sensation », c’est tout ! Ne feignez pas de ne pas comprendre s’il vous plait, diriez-vous, écririez-vous par exemple d’un drame humain, qu’il est spectaculaire plutôt que dramatique, atroce ou tragique ? L’emploi du verbe séduire pour traduire l’incommensurable épreuve de prendre la plus lourde décision qu’il soit pour des parents est indécent, c’est une démarche d’amour et d’abnégation. Je ne parviens pas à imaginer que vous ne puissiez distinguer cette nuance volontairement blessante. Monsieur, M. Derville considère froidement que l’on a « supprimé » notre enfant, cela ne vous choque-t-il pas ? Et vous vous étonnez de ma cinglante réponse ! Que penser aussi du « coma végétatif pratiquement irréversible », pour appuyer sa démonstration, l’auteur n’hésite pas à faire mal et je vous renvoie, Monsieur, si vous le permettez, aux écrits du Professeur Puybasset qui distingue les Etats Végétatifs Chroniques consécutifs aux traumatismes crâniens, à ceux consécutifs à des anoxies du cerveau dont on ne sort pas, c’était le cas de notre fils (livre du Prof. Puybasset : « euthanasie, le débat tronqué »). A deux reprises à l’hôpital Percy où il avait été transporté, on nous avait dit de prendre nos dispositions pour les obsèques de notre enfant. Je ne souhaite à personne, à personne Monsieur, de connaître un tel sort et j’espère que M. Derville ne connaitra jamais non plus tout ce déferlement indicible, indescriptible de douleurs. J’ai passé beaucoup de choses sous silence dans ma réponse à l’auteur du livre pour ne pas être considérée comme une « pleurnicheuse », je pourrais écrire un livre. Quant à mon fils, c’était un cadeau de la vie, mon bonheur, mon amour, ma fierté. Mes filles aussi, sont des amours, elles ont assez souffert de ce tragique destin.

Vous avez raison sur un point. En médiatisant notre drame, nous nous sommes exposés. Au moins un point d’accord entre nous ! Mais ce n’était pas en tentant, de façon sordide, de nous engouffrer dans la brèche du drame de Mme Chantal Sebire en 2008. Mon mari, détruit, a poussé son « cri de douleur » au journal télévisé de M. Pujadas le 27 novembre 2006 sur FR2 à 20 heures, nous n’imaginions pas une telle horreur, de nos jours, dans nos hôpitaux.

Vous dites que mon droit de réponse ne vient pas rétablir des « faits » ou une « vérité ». Je n’ai aucune prétention et le seul qui ait mentionné ce mot de « vérité » est M. Derville quant il écrit : « la vérité rend libre », comme s’il s’appropriait cette maxime. Avant de se demander si la vérité rend libre, il faudrait savoir si la vérité (universelle, intemporelle etc… existe, si elle n’est pas qu’une vue de l’esprit), s’il n’existe pas (plus justement) des « vérités ». Je suis beaucoup plus humble que M. Derville, je ne détiens pas « la vérité » et je pense par ailleurs que la liberté absolue n’existe pas, ne serait-ce qu’à cause de considérations existentielles.

M. Derville et vous-même déclarez ne pas partager une interprétation de la loi. Je ne suis pas d’accord avec vous, ce sont les termes même de la loi que vous contestez.

Mon mari et moi-même sommes en capacité de dialoguer, débattre et d’écouter. Nous avons eu beaucoup d’échanges enrichissants au cours de certaines journées nationales sur la fin de vie, sans passion, sans camper sur des idéologies respectives. Nos contradicteurs comprenaient notre drame et pensaient qu’une réponse devait-y être apportée, tout en étant contre l’euthanasie. Voici, à ce sujet, l’édifiante réponse du Professeur Puybasset dans son livre « euthanasie le débat tronqué » : Je cite : « … à ces égards, l’état végétatif est le cas le plus extrême des situations inextricables créées par la médecine. L’épouvantable revers de la réanimation moderne, qui n’est jamais un état naturel. Ce n’est pas par hasard si plusieurs affaires médiatiques qui nourrissent la demande d’une aide active à mourir, concernent des personnes végétatives, comme Hervé Pierra en France ou Terri Shiavo aux Etats Unis ».

Pourquoi, pourquoi, cette « bataille », j’ai même lu dans une tribune de M. Derville ces mots :   Je cite : « des salves guerrières » ? Pourquoi ne pas construire au lieu de détruire, invectiver ou injurier. En quoi cela fait-il avancer le débat ?

M. Tugdual Derville ignore qu’indirectement en provoquant mon droit de réponse, une petite brique dans notre reconstruction nous a été offerte, par une inattendue réponse, une improbable invitation au dialogue qui nous réchauffe le cœur, comme une petite flamme.

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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 15:05

Réponse à l’article de : Catholique Aujourd’hui (lien ci-dessous)

  http://www.catholique-aujourdhui.fr/2012/07/20/lindignite-de-ladmd/
 

Je suis une adhérente à l'ADMD, unie aux 49000 adhérents derrière le présumé coupable d'intention d'assassinat, M. Jean-Luc Roméro. C'est sûr ! Vous, vous ne faites pas de jeux de mots ! Votre sentence, aussi expéditive que pondérée en est une parfaite illustration qui suffit à elle seule à évaluer votre degré de crédibilité: "… une de trop dit Jean-Luc Roméro qui voudrait une loi maintenant. Car lui veut que l'assassinat soit légalisé au plus vite."

Vous utilisez le conditionnel, Monsieur, mais moi, je conjugue ma souffrance au présent. Vous voulez et avez voulu la torture du corps de mon enfant pendant plus de 8 ans, en état végétatif chronique irréversible. Pas de pitié pour mon petit amour, non ! Il ne faut pas tuer, il faut faire souffrir coute que coute, les plus faibles d'entre les faibles, ceux qui ne nous ont laissé, comme mon enfant (paralysé à 100%, inconscient, s'étouffant quotidiennement dans ses propres glaires) que leurs corps. Impossible de vivre, pas le droit de mourir, juste le droit de souffrir !!!

L'indignité, dites-vous !

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 11:53

Quelle surprise de vous lire !

Le ton de notre blog vous parait excessif et décousu, certes, mais je ne comprends pas ces adjectifs  pour qualifier un ton, qu’est ce qu’un ton excessif ?, qu’est ce qu’un ton décousu ?

Si ces qualificatifs s’adressent par contre à nos propos, vous avez peut-être raison Ils sont à l’image de ce que nous ressentons : désespoir,  colère, sentiment d’injustice, derniers soubresauts de parents anéantis qui viennent d’apprendre que leur fils aurait peut être  souffert.

Le ton de monsieur Derville est, dites vous, posé et respectueux, c’est précisément cette tonalité pondérée et emprunte de cynisme qui atteste du nécessaire détachement émotionnel au matraquage systématique de tous les protagonistes. Le grand spécialiste de serial killers, monsieur Stéphane Bourgoin a très bien analysé ce phénomène dans ses ouvrages. Par contre, à l’inverse, nous devons apparaitre agités, forcément, voir son enfant s’étouffer  dans ses propres glaires, pendant huit ans et demi de coma végétatif, assister impuissants à sa cauchemardesque agonie, son « laisser crever », comme l’a déclaré monsieur le député Jean Leonetti, instigateur de la loi qui porte son nom, cela énerve ! Auriez-vous eu un ton apaisé si votre enfant était mort en six jours et six nuits sans aucune sédation, de nos jours, dans nos hôpitaux ? Vous auriez sans doute pardonné, et advienne ce que pourra pour les autres! Faut-il n’avoir vraiment rien à opposer, rien à dire, rien à écrire, pour s’attacher à un aspect aussi mineur de la forme d’un texte (le ton), au lieu de débattre du fond. Quel crédit vous accorder, Madame, vous qui jetez, par extension l’anathème sur l’entièreté de nos textes et, pêle-mêle, sur tous les commentateurs de notre blog ?

Je suis croyante, convaincue d’une vie après la vie, mais vous avez vu juste je n’ai connaissance d’aucune religion ou dieu n’est qu’amour. Je considère que les religions et les sectes sont faites par les hommes, pour les hommes. Elles ont surtout servi à nous entredéchirer, à nous asservir. Ma foi en Dieu, je l’éprouve dans ma chair, dans mon âme. Elle me donne la force de vivre. Je suis par nature réfractaire à tout dogme, mot, dont la seule définition me fait frémir. Croyance, opinion, ou principe donnés comme intangibles et imposés comme vérité indiscutable. Je vous remercie d’avoir compris que je me démarquais de ce « prêt à penser », « prêt à croire », « prêt à avilir ». S'approcher de Dieu est à mon sens faire un travail d’introspection et de méditation. Par ailleurs, je ne sais pas si Dieu est catholique, juif, musulman, bouddhiste, ou autre… Votre sous-entendu, induirait-il que les gnostiques et les athées ne seraient pas dignes de respect ou d’intérêt ?

Inconditionnelle de la démocratie et de la laïcité, le seul souhait exprimé et réitéré, comme un leitmotiv dans notre blog est celui d’un référendum, d’une consultation des français qui voteraient, en conscience, et en connaissance éclairée. Vous avez encore raison, débattre n’est pas mon objectif majeur, mes vœux dépassent largement le cadre de ma petite personne.

Quelle opinion du législateur  faut-t il avoir pour imaginer qu’il truciderait les personnes âgées, nos chers parents, et nous très bientôt. Cette suspicion, cette disposition d’esprit condamne à l’immobilisme dans tous les domaines.

La vie est précieuse, certes, mais encore faudrait-il s’entendre, en préambule, sur une définition de la vie qui ferait consensus. La vie n’est-elle que biologique ? Il y aurait tant à dire ! Je vous soumets l’édifiante citation du professeur Puybasset spécialiste des EVC à ces égards, l’état végétatif est le cas le plus extrême des situations inextricables créées par la médecine. L’épouvantable revers de la réanimation moderne, qui n’est jamais un état naturel. Ce n’est pas par hasard, si plusieurs affaires médiatiques qui nourrissent la demande d’une aide active à mourir, concernent des personnes végétatives, comme Hervé Pierra en France ou Terri Shiavo aux Etats-Unis.

Nous sommes discrédités, pensez-vous, je respecte votre point de vue, mais sachez, qu’un grand crédit a été accordé à notre combat, dans les milieux médicaux. Suite à notre drame, un ajout a été apporté à l’article 37 du code de déontologie médical, figurant désormais dans le code de santé publique. Il stipule que lorsque la souffrance du patient ne peut être évaluée, du fait de son état cérébral, le médecin a recours aux traitements antalgiques et sédatifs permettant d’assurer la dignité de la fin de vie du patient. Je me dis que cela vaut bien de supporter les flèches acerbes de monsieur Derville ou de ses groupies.

Je ne sais pas si tous les philosophes étaient catholiques, je ne sais pas si Platon l’était, mais, comme Socrate, il approuvait certaines formes d’euthanasie dans des cas particuliers (source compil histoire).

Par le passé, l’euthanasie a été admise dans de nombreuses sociétés. Dans la Grèce et la Rome antique il était permis dans certaines circonstances d’aider un individu à mourir. Le philosophe anglais Francis Bacon qui créa le terme euthanasie n’hésitait pas à se faire le champion de l’adoucissement agonique, il souhaitait que l’on procure au malade, lorsqu’il n y a plus d’espérances, une mort douce et paisible. Le philosophe Michel Onfray est parrain de l’ADMD. 

Les religions, protestante et bouddhiste, estiment comme toutes les autres que la vie est précieuse et que l’ humain doit être au centre de toutes les préoccupations, c’est à ce titre qu’ils sont contre l’acharnement thérapeutique et pour abréger des souffrances inutiles, en phase terminale de maladies incurables, à la seule demande réitérée du malade concerné.

Se référer à des époques aussi lointaines pour affirmer ou infirmer quoi que ce soit ou pour légitimer une quelconque posture sur des sujets sociétaux actuels relève de l imposture intellectuelle, d’un coupable anachronisme.

Visiblement, Madame, contrairement aux précédents commentateurs et à moi-même, vous devez quant à vous, avoir connaissance d’une religion ou dieu n’est qu’amour, et en être imprégnée. Cela transparait dans le ton compassionnel de votre message, dans vos déductions humbles et empathiques sur la perception de Dieu que moi-même et les autres commentateurs, nous pouvons avoir, ainsi que dans la charitable confiance que vous accordez à vos prochains.

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  • : Blog parents d'Hervé Pierra: fin de vie dans la compassion
  • : Ce blog est destiné à faire connaitre notre drame et à recueillir vos commentaires et témoignages personnels sur le délicat sujet de la fin de vie. Notre fils Hervé Pierra est resté plongé dans un coma végétatif chronique irréversible pendant 8 ans 1/2. Il est décédé après l'application de la loi Léonetti en 6 jours cauchemardesques, sans sédation. Nous avons promis à notre enfant de nous "battre" pour qu'une telle horreur n'affecte plus jamais personne.
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