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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 23:56

Le 8 février 2013, le Conseil national de l'Ordre des médecins s'est prononcé en faveur d'une évolution de la législation sur la fin de vie en France en envisageant pour la première fois le recours à une sédation terminale dans des "situations exceptionnelles". Ils n'évoquent que les personnes lucides qui réitèrent leurs requêtes pour être délivrées en phase terminale de maladies incurables. Les grands oubliés de toutes ces délibérations sont à nouveau les patients en état végétatif chronique irréversible qui eux, ne pouvant pas s'exprimer, ne bénéficieront donc pas d'un recours à une sédation terminale, n'étant pas estimés en situation exceptionnelle.

A peu près 2000 personnes se trouvent à l’heure actuelle, en France, en état végétatif chronique. Ce chiffre, avec les progrès de la technologie médicale, va être en constante augmentation, qu’il s’agisse de personnes qui font des accidents vasculaires cérébraux très graves ou des accidentés de la route et notamment les jeunes gens en deux roues.

Que faire ? Faire appliquer la loi Léonetti (c'est-à-dire, laisser mourir le patient de faim et de soif, en plusieurs jours, avec un accompagnement). Pourquoi refuser « réparation » à ces victimes collatérales des progrès de la réanimation moderne en ne pratiquant pas une aide active à mourir, alors qu'ils sont les principaux concernés ? Il est normal et légitime de tout tenter pour faire revenir à la vie une personne inconsciente, en arrêt cardio ventilatoire, mais après…, après…, quand les IRM attestent que les lésions cérébrales sont telles que seule une vie végétative se profile, que faire ? Il n’y a pas de tuyaux à enlever, de machines à débrancher…, on ne peut plus revenir en arrière, seul le corps survit, de façon autonomeNotre fils (un des premiers cas d'application de la loi Léonetti, en coma végétatif chronique irréversible, inconscient, paralysé à 100%, trachéotomisé et s'étouffant dans ses glaires quotidiennement pendant presque 9 ans), est mort en 6 jours cauchemardesques. Monsieur le député Jean Léonetti, qui nous a auditionnés à l'Assemblée Nationale en mai 2008, a lui-même dénoncé dans son livre "à la lumière du crépuscule", un "laisser crever" concernant le cas de notre enfant. Par ailleurs, le mot clé de cette loi "l'intention" est dénué de sens dans le cas d'application de celle-ci à des Etats Végétatifs Chroniques (EVC). Notre fils n’était pas plus mal, ou aussi mal, 2 jours, 6 mois ou 8 ans 1/2 auparavant. L’intention était donc bien là, euthanasique. Pourquoi, alors ces agonies longues et douloureuses, quel sens leur accorder, ne considérez-vous pas ces atroces situations comme étant exceptionnelles ?

En cliquant sur le lien ci-dessous, vous pourrez lire et écouter les réactions à ce sujet dans une émission de France inter du 14 février 2013:

http://www.franceinter.fr/depeche-un-premier-pas-vers-l-euthanasie 

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commentaires

S
le geste médical rempli d'humanité veut que si "sédation terminale" il y a , elle soit le plus rapide possible... car à quoi sert-il de passer des heures, voire des jours à regarder mourir ceux<br /> qu'on aime? à augmenter la souffrance des proches, à empêcher le deuil de se faire normalement... et en plus, nul ne sait réellement si la personne dans le coma provoqué souffre ou non... avant de<br /> mourir...<br /> alors si c'est une simple question de mots, rebaptiser l'euthanasie (bonne mort: rapide et douce) en sédation terminale... quelle hypocrisie! mais si cela doit permettre avec ces nouveaux mots<br /> d'aider réellement la personne qui le demande ou qui souffre sans aucun espoir de récupération, pour une mort douce... sédation terminale: maximum 48h, disait M Leonetti dans ses conférences... et<br /> pourquoi pas quelques heures ou minutes seulement?
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  • : Blog parents d'Hervé Pierra: fin de vie dans la compassion
  • : Ce blog est destiné à faire connaitre notre drame et à recueillir vos commentaires et témoignages personnels sur le délicat sujet de la fin de vie. Notre fils Hervé Pierra est resté plongé dans un coma végétatif chronique irréversible pendant 8 ans 1/2. Il est décédé après l'application de la loi Léonetti en 6 jours cauchemardesques, sans sédation. Nous avons promis à notre enfant de nous "battre" pour qu'une telle horreur n'affecte plus jamais personne.
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