Le 8 février 2013, le Conseil national de l'Ordre des médecins s'est prononcé en faveur d'une évolution de la législation sur la fin de vie en France en envisageant pour la première fois le recours à une sédation terminale dans des "situations exceptionnelles". Ils n'évoquent que les personnes lucides qui réitèrent leurs requêtes pour être délivrées en phase terminale de maladies incurables. Les grands oubliés de toutes ces délibérations sont à nouveau les patients en état végétatif chronique irréversible qui eux, ne pouvant pas s'exprimer, ne bénéficieront donc pas d'un recours à une sédation terminale, n'étant pas estimés en situation exceptionnelle.
A peu près 2000 personnes se trouvent à l’heure actuelle, en France, en état végétatif chronique. Ce chiffre, avec les progrès de la technologie médicale, va être en constante augmentation, qu’il s’agisse de personnes qui font des accidents vasculaires cérébraux très graves ou des accidentés de la route et notamment les jeunes gens en deux roues.
Que faire ? Faire appliquer la loi Léonetti (c'est-à-dire, laisser mourir le patient de faim et de soif, en plusieurs jours, avec un accompagnement). Pourquoi refuser « réparation » à ces victimes collatérales des progrès de la réanimation moderne en ne pratiquant pas une aide active à mourir, alors qu'ils sont les principaux concernés ? Il est normal et légitime de tout tenter pour faire revenir à la vie une personne inconsciente, en arrêt cardio ventilatoire, mais après…, après…, quand les IRM attestent que les lésions cérébrales sont telles que seule une vie végétative se profile, que faire ? Il n’y a pas de tuyaux à enlever, de machines à débrancher…, on ne peut plus revenir en arrière, seul le corps survit, de façon autonome. Notre fils (un des premiers cas d'application de la loi Léonetti, en coma végétatif chronique irréversible, inconscient, paralysé à 100%, trachéotomisé et s'étouffant dans ses glaires quotidiennement pendant presque 9 ans), est mort en 6 jours cauchemardesques. Monsieur le député Jean Léonetti, qui nous a auditionnés à l'Assemblée Nationale en mai 2008, a lui-même dénoncé dans son livre "à la lumière du crépuscule", un "laisser crever" concernant le cas de notre enfant. Par ailleurs, le mot clé de cette loi "l'intention" est dénué de sens dans le cas d'application de celle-ci à des Etats Végétatifs Chroniques (EVC). Notre fils n’était pas plus mal, ou aussi mal, 2 jours, 6 mois ou 8 ans 1/2 auparavant. L’intention était donc bien là, euthanasique. Pourquoi, alors ces agonies longues et douloureuses, quel sens leur accorder, ne considérez-vous pas ces atroces situations comme étant exceptionnelles ?
En cliquant sur le lien ci-dessous, vous pourrez lire et écouter les réactions à ce sujet dans une émission de France inter du 14 février 2013:
http://www.franceinter.fr/depeche-un-premier-pas-vers-l-euthanasie