Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 novembre 2013 2 05 /11 /novembre /2013 19:33

Cette prière caustique, émane de l’humoriste Guy Bedos mais, je la reprends à mon compte avec force d’adhésion et de conviction !

Mon Dieu, délivrez-nous de toutes les religions, des trois grandes religions monothéistes, ainsi que de toutes les autres sectes, celles qui n’ont pas « pignon sur rue ».

« Mon Dieu, délivrez-nous des religions ! »

Elles agitent les peurs pour nous museler, elles sont l’un des vecteurs les plus puissants de la violence. Les actes de terrorisme ont jaloné notre histoire et seize siècles de persécution hérétiques ont marqué au fer rouge la religion chrétienne. Le danger représenté est d’autant plus grand que leurs auteurs ne sont jamais repentants car ils agissent en votre nom : Dieu. Quel alibi plus légitime et noble peuvent-ils faire prévaloir ? Les religions sont sensées défendre l’ordre établi, mais curieusement, elles semblent promouvoir des idéologies réactionnaires. Elles bâillonnent notre « Marianne », en portant atteinte à la cohésion sociale, en entravant nos libertés et notre liberté.

« Mon Dieu, délivrez-nous des religions ! »

Ce qui relève de la sphère privée, intime, aurait dû y rester. La laïcité, terreau fécond, sur lequel, loin de renoncer à nos orientations culturelles et cultuelles, nous pourrions prendre racine ensemble pour accéder à la paix sociale et à la paix des esprits, est battue en brèche par les « pseudos promoteurs de Dieu ».

Sur ce territoire consenti de justes compromis, respectueux et fraternels, nous pourrions échanger, partager et, qui sait…. apprendre à nous aimer.

« Mon Dieu, délivrez-nous des religions ! »

Elles ont été le prétexte aux colonisations accompagnées d’un appétit insatiable d’asservir les plus pauvres, les moins instruits, les moins éduqués d’entre nous, les proies faciles !

Seule, sa religion, sa propre religion est la bonne. Ce postulat, referme le clapet de la tolérance, reléguant Dieu, dont chacun assure pourtant qu’il est unique, au deuxième rang d’intérêt. Perdus, sur cette terre d'épreuves, éprouvés par les deuils, par le chagrin, nous vous appelons à l'aide. Ceux qui se présentent alors comme vos intercesseurs, sont des imposteurs qui ne répondent à notre désarroi existentiel que par des postures psycho-rigides (pour la religion catholique, l'interdit d'un remariage religieux, le refus d'un enterrement religieux de suicidés, jusqu'à nos jours.... !), faisant de nous des pantins soumis. 

« Mon Dieu, délivrez-nous des religions ! »

Dieu, ne soumettez pas nos politiques à la tentation de concéder des largesses de toutes sortes à ces pourvoyeurs de « prêts à avilir ». La séparation de l’église et de l’état, qui date pourtant de 1905, semble se dissiper dans la nébuleuse « démagogie ». Nous n’avons pas à financer les lieux de cultes avec les deniers publics. Nous n’avons pas à accepter que les religions interfèrent dans le travail législatif des députés. Elles n’ont pas plus été élues par notre démocratie laïque que par Dieu. Il est à noter que nos religieux débattent de tous les sujets sociétaux du moment, au sein du SPEP (Service Pastorale d’Etudes Politiques) à la basilique Sainte Clotilde à Paris.

« Mon Dieu, délivrez-nous des religions ! »

Parées de mille vertus auto-conférées, elles s’immiscent sans aucune légitimité dans le débat public. Pire encore, elles revendiquent en matière d’éthique médicale, en fin de vie, la souffrance expiatoire pour tous. Le dolorisme chrétien est ainsi érigé, aujourd'hui comme hier, en vertu salvatrice. Les religieux (et affiliés), objectent aux demandes d’aide active à mourir en France, que la mort naturelle doit être la seule issue recevable, même pour ponctuer des vies artificielles. Dieu ! ils se sont substitués à vous pour décider que mon enfant, qui n’était plus en vie, n’avait pas le droit de mourir ! Ces mêmes « croisés », par ailleurs, lorsqu’ils ont un cancer ou une autre maladie très  grave se précipitent vers la médecine. Ils osent vous défier, ils osent défier la mort naturelle qui se profile pour eux, en parfaite contradiction avec les préceptes qu’ils voudraient voir appliquer aux autres.

Je n’accepte pas les vérités imposées, les lobotomisations. Je me démarque des « prêts à penser » et des « prêts à croire ». Les fondements même de toutes les religions m’effraient au premier rang desquels « les dogmes », mot dont la seule définition me fait frémir : « croyance, opinion ou principe donnés comme intangibles et imposés comme vérité indiscutable ». Le discours dogmatique conduit inévitablement à l’intolérance et au chaos.

La foi ne s’apprend pas, elle s’éprouve, elle se mérite par des efforts de méditation et par un long travail d’introspection. La mienne m’a permis de survivre à la mort quotidienne de mon enfant pendant 8 ans ½. La foi passe par la connaissance intuitive et ne s’acquiert donc pas par l’apprentissage ni par la raison.

« Mon Dieu, délivrez-nous des religions ! »

Dieu est, il est sans les religions. Notre démarche intérieure, intime, initiatique, nous est confisquée, nos repères sont brouillés. Les religions me laissent l’amer sentiment d’une confiscation, d’une usurpation et l’étrange impression qu’elles sont l’antithèse de la foi.

 

« Mon Dieu, délivrez-nous des religions ! »

Partager cet article
Repost0

commentaires

V
Je suis catholique et vous assure que j'approuve ce que vous avez voulu pour votre fils. Je trouve honteux d'avoir ainsi laissé souffrir votre enfant pendant autant d'années. La loi Léonetti n'est pas suffisante si elle n'autorise pas la sédation. Quelle différence cela peut-il faire s'il était décédé le lendemain plutôt que 6 jours plus tard. Je suis Belge et j'ai bien du mal à comprendre les Français. Je suis pour l'euthanasie ou la mort assistée quand la personne en fait la demande et pourtant comme je vous l'ai dit je suis catholique. Les hommes utilisent les religions comme bon leur semble, malheureusement. Dans le cas de Vincent Lambert il s'agit d'intégristes. J'ai admiré votre courage dans toute une histoire et vous assure de ma sympathie mais de grâce ne mettez pas tous les croyants dans le même panier
Répondre
M
les humoristes rient de tout et n'importe quoi c'est leur gagne pain et parfois il faut bien l'avouer ils nous font bien rire en mettant en relief les moindres situations de la vie ou en pointant du doigt des comportements irréalistes. Dieu a de l'humour aussi et s'en sert dans nos vies mêmes mais nous pouvons comprendre qu'à un moment vous vous soyez sentis abandonnés sans aucune issu possible que celle où vous vous êtes engagés, abandonnés de tous de Dieu même qui n'est pourtant qu'amour, comment pourrait-il faire une chose pareille? Et bien c'est parceque ce n'est pas lui qui fait des choses pareilles puisqu'il est amour. Quand il a donné son fils pour sauver l'humanité, quand son fils s'est laissé mené comme un agneau qu'on mène à la boucherie alors qu'il pouvait renoncer, là aussi Dieu était amour. La vie est interrogation, Dieu pourquoi m'as-tu abandonné? <br /> Je vis une situation dramatique depuis le 25 février 2015 où mon fils Robin m'a été enlevé. Alors que j'avais trouvé comment mieux l'aider ils sont venus briser notre vie m'accusant de le mettre en danger alors qu'eux sous prétexte de protocoles établis depuis des dizaines d'années sûrement ne veulent pas se remettrent en cause car certainement leurs méthodes de soins appliqués à de nombreux enfants depuis des années n'a pu par leurs effets délétères que les rendre encore plus malades que ce qu'ils ne l'étaient en réalité. C'est la LOI on touche pas.<br /> Madame je prends part à votre souffrance et prie Dieu qu'il puisse vous apporter la paix, Sa paix.
Répondre
J
Chrétien convaincu et citoyen de notre "povre" France, j'approuve et suis entièrement en accord avec vos propos et votre "colère" contre cette hypocrisie de la question de la fin de vie. Je n'avais<br /> pas vraiment compris l'"ambiguïté" de la loi LEONNETTI et je vous remercie de m'avoir permis de mieux comprendre la difficulté du personnel soignant face a notre affaire.<br /> Ma grand mère a été "réanimé" et ce fût trois ans de galère et de souffrance pour elle, pour ses enfants et par là même ses petits enfants.<br /> Continuez et sachez que je ne peux réellement prendre part à votre souffrance mais que je la partage au plus profond de mon être.<br /> Que dire face à la souffrance de l'autre, rien le silence s'impose; mais toutefois je prie Notre Créateur et Sauveur qu'il donne plus de compassion, d'amour, et aussi et surtout d'intelligence à<br /> ceux qui ont le pouvoir même sur notre mort.<br /> Jeanlouis FERRET
Répondre
D
Ben voyons ... Il y a un certain contraste entre votre souci de rester fidèle à une promesse faite à votre fils et vos commentaires anti religions !<br /> <br /> Délivrer les hommes des religions n'aurait eu aucun effet sur les errements des médecins qui ont eu à traiter la douloureuse situation de votre fils !<br /> Ne mélangeons pas tout !
Répondre
A
Bonsoir<br /> <br /> Vous avez traversé avec votre famille une épreuve hors du commun.. il faut dire qu'il est difficile de mettre des mots sur notre vécu. J'ai la foi en un Dieu qui n'appartient qu'à lui même c'est à<br /> dire la nature en elle seule je crois ! Chaque jour quand j'ouvre ma fenêtre je savoure le présent comme un cadeau précieux et quand je respire une bouffée d'air, je la savoure pour nous trois mes<br /> défunts fils m'habitent tout le temps. Alors choisissons notre Dieu celui qui est à notre écoute et qui nous parle tout bas à l'intérieur de nous, celui là ne nous ment pas. Je suis de tout coeur<br /> avec vous !bonne soirée... Arlette
Répondre

Présentation

  • : Blog parents d'Hervé Pierra: fin de vie dans la compassion
  • : Ce blog est destiné à faire connaitre notre drame et à recueillir vos commentaires et témoignages personnels sur le délicat sujet de la fin de vie. Notre fils Hervé Pierra est resté plongé dans un coma végétatif chronique irréversible pendant 8 ans 1/2. Il est décédé après l'application de la loi Léonetti en 6 jours cauchemardesques, sans sédation. Nous avons promis à notre enfant de nous "battre" pour qu'une telle horreur n'affecte plus jamais personne.
  • Contact

Recherche

Liens